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In My Heart
8 août 2008

Lilas ou Jasmin

Un jour, peut être, elle ira courir dans les jardins remplis de lilas ou de jasmin.
Mais ce soir, elle n'a que sa tête remplie d'histoires, et le souvenir de l'odeur quand elle frottait son petit nez au creux de son cou.
Sortir, pour trouver se silence ou les particules de mémoires ne viendraient pas trop cogner, dans sa tête, dans son cœur.
Ne pas cogner trop fort, pour ne pas pleurer...
Alors en chemise de nuit, elle sort, pied nue. Il a fait si chaud ces derniers jours, que le sol en est tiède.
Elle marche à pas de loup, dans sa rue, puis remonte une ruelle, retrouver l'endroit, ou tous les deux ils s'étaient assis, un instant.
L'orage d'été gronde au dessus d'elle.
Il gronde de plus en plus en fort, le vent s'élève. Quelques lumières vacillent après quelques coups de tonnerres, au loin dans la ville.
Non, elle n'a pas peur ce soir.  Elle veut attendre que le ciel lui tombe sur la tête.
Enfin, quelques gouttes de pluies viennent s'éclater sur son visage.
Enfin, elle pourra pleurer, et personne ne saura son secret.
La pluie redouble de violence, le vent la fait frissonner un peu, juste se qu'il faut pour que son cœur éclate lui aussi en milles morceaux.
La ville s'éteint. Tout est si noir, comme elle ce soir.
Ses yeux levés vers ce ciel si orageux, la pluies qui se mélange aux larmes, la bouche entrouverte, elle laisse couler ce nectar un peu salé entre ces lèvres.
Son corps trop lourd, se laisse tomber. A genoux, la tête toujours en arrière, aucun cris ne pourraient perturber la ville qui dort sous les grondements des éclairs.
Elle se libère, de ce trop pleins de chagrin. Tant de larmes ce soir, tant de pluie aussi...
Et plus l'orage montre sa colère, plus son cœur se serre.
Le vent a redoublé lui aussi, et dans un murmure, elle envoie tous ces mots d'amour.
Les poings serrés, elle qui n'arrive même plus à les écrire, elle les chuchote.
Et sa lui fait un bien fou, d'entendre au creux de son oreille ces douceurs que plus personne ne lui dit.
La ville se réveille, la ville à un peu peur.
Elle, à genoux, les paumes de ses mains levées au ciel, sourit à présent.
Sa chemise de nuit colle à sa peau, ses seins se dessinent sous ce voile transparent, elle est nue face au vent, à l'enfer qui grogne au dessus d'elle.
Ses larmes se calment dans un dernier soupir. Le vent lui aussi dans un ultime effort repousse l'orage au loin, plus loin maintenant.
Encore quelques instant, elle ne bouge pas. Puis elle se relève, trempée mes légères d'avoir pu laisser l'orage qui la rongeait, éclater sous les feux tumultueux d'une nuit d'été.
Elle reprendra le chemin inverse pour rentrer chez elle. Et sous la douche se réchauffera un peu.

Enfin sous sa couette, elle peut rêver de lilas, blanc ou violet et de jasmin...

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